9 janvier > 6 mars 2015 / Auvers-sur-Oise
Bleue comme une orange… Un titre comme un coup de chapeau au poème de Paul Eluard – paru en 1929 dans le recueil de surréaliste L’amour la poésie – dont le premier vers est « La terre est bleue comme une orange »… Un titre aussi, qui tel une œuvre plastique, parle forme et couleurs, en isole, et en combine mystérieusement… Le poème d’Eluard est souvent cité en exemple de ce que peut donner « l’écriture automatique ». Automatique vraiment ? il est certain que pour écrire ce poème, Eluard a dû cesser de « raisonner » pour se mettre à « résonner », s’ouvrant ainsi à des mots et des rapports qu’il ne contrôlait pas… Le plasticien connaît également des moments de réceptivité intense. Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas, la littérature, pas plus que les arts visuels n’en reste pas là. Faire une œuvre – des vers, un texte, un tableau, une sculpture, une installation, une vidéo, une photo… – c’est recevoir, oui. Recevoir beaucoup, parfois. Mais c’est aussi œuvrer, travailler, suivre une piste qui ne cesse de se perdre et qu’il faut traquer. Souvent laborieusement. Dans l’exposition Bleue comme une orange opus 2 – ou chaque œuvre est accompagnée d’un poème – le rapprochement entre arts visuels et littéraires va plus loin encore. Des connivences intuitives sont mises en lumière, des ambiances communes, des résonnances d’œuvre à œuvre…
BNL